STAGE D'OBSERVATION EN BELGIQUE DE Mme TUAILLON et Mme LUCHINO
L'INCLUSION
Nous avons eu le plaisir de participer à un programme d’observation dans le cadre d’Erasmus+ pendant une semaine, au début du mois d’avril. L’un de nos objectifs était de mieux comprendre le fonctionnement de l’inclusion dans les écoles du premier degré en Belgique, inclusion qui nous semblait plus aboutie qu’en France.
Pour cela, nous avons été accueillies dans deux établissements différents, l’un à Bruxelles, l’autre à Liège.
A Bruxelles, nous avons observé une école ne recevant que des élèves autistes. Nous avons été frappées par les méthodes utilisées qui laissent une place particulièrement importante à l’individu. L’établissement se compose de petites classes d’une dizaine d’élèves qui sont regroupés en fonctions de leurs besoins en interactions sociales. Les méthodes utilisées sont basées sur la communication et le développement des spécificités de chacun. Les élèves apprennent à communiquer par des moyens variés : pictogrammes, gestes, tablettes mais aussi le langage. Le but affiché est l’accès à l’autonomie. Les élèves sont ainsi amenés, au cours de leur parcours, à prendre leur repas en extérieur, dans un établissement recevant du public type restaurant. Ils y apprennent, en situation, à formuler des demandes mais aussi à gérer l’attente, source de stress pour un certain nombre d’entres eux.
A Lièges, nous avons observé la mise en pratique de l’inclusion dans une école dite « ordinaire ». Nous avons été particulièrement surprises de voir avec quelle facilité les élèves à besoins éducatifs particuliers sont intégrés et surtout ne sont à aucun moment stigmatisés. Nous avons pu échanger avec les enseignants et le directeur, en particulier avec notre équivalent d’« enseignant référent ». Cette dernière a partagé avec nous des outils et des ressources dont certains peuvent être immédiatement transférés dans nos classes. En effet, lorsqu’un élève présente un besoin particulier, notifié ou non, la mise en place d’outils aidants est proposée à l’ensemble de la classe ce qui permet de ne pas stigmatiser les élèves qui sont étayés mais aussi de prendre en compte la diversité des modes d’apprentissage de l’ensemble du groupe classe.
Ainsi, nous avons pris le parti, dès notre retour, d’utiliser des casques anti-bruits mis à disposition de l’ensemble de la classe afin de permettre aux élèves de se concentrer plus facilement, ainsi que des séparateurs afin de leur permettre de s’isoler en cas de surcharge d’interaction.
Ce moment d’observation nous a permis, plus que n’importe quel discours, de remettre en question notre manière de fonctionner en classe, et de nous ouvrir à une vision autre de la gestion du handicap. Il semble évident que ce séjour servira de base à une réflexion approfondie sur notre pratique de l’inclusion.